RDC : AFFAIRE DIVINE DIMASAMBA , UN DÉCÈS QUI RELANCE LE DÉBAT SUR L’IMPUNITE DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ PRIVÉ EN RDC
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Kinshasa, septembre 2025 Le décès de Madame Divine Dimasamba au sein de l’hôpital HJ, établissement médical réputé de la capitale congolaise, a provoqué une onde de choc dans l’opinion publique. Jugé injustifié, suspect et potentiellement criminel par de nombreux observateurs, ce drame tragique remet en lumière un malaise profond , le sentiment croissant que la vie des Congolais est parfois traitée avec mépris, voire négligence, dans certaines structures médicales privées, notamment celles dirigées par des expatriés.

Les circonstances exactes du décès de Madame Dimasamba restent floues, mais selon plusieurs témoignages concordants, la patiente aurait été victime d’une négligence grave de la part du personnel soignant. Les récits qui ont circulé sur les réseaux sociaux, renforcés par les déclarations de proches, ont indigné une large frange de la population congolaise, qui dénonce une gestion irresponsable et une absence totale d’humanité dans la prise en charge de la défunte.

L’hôpital HJ, propriété du milliardaire indien Harish Jagtani, est depuis quelques années au cœur de nombreuses controverses, souvent étouffées ou non relayées dans les circuits médiatiques traditionnels. Pourtant, le cas de Madame Dimasamba semble marquer un tournant.

Dans un communiqué succinct, le ministère de la Santé a annoncé la suspension temporaire des services des urgences sans pour autant fournir de détails sur la durée ou l’ampleur des mesures prises. Une décision qui a été immédiatement perçue comme cosmétique, voire comme une tentative de calmer les esprits, sans réelle volonté de rendre justice.

Plusieurs voix au sein de la société civile dénoncent une « sanction de façade » et appellent à une enquête indépendante et transparente, menée par des instances judiciaires compétentes, loin de toute pression politique ou économique.

Ce n’est pas la première fois qu’un établissement de santé dirigé par des expatriés est impliqué dans une controverse à Kinshasa. Beaucoup se souviennent de l’épisode survenu à l’hôpital du Cinquantenaire, où un ministre congolais de la Santé avait été publiquement humilié par le gestionnaire étranger de la structure. Cet incident, gravissime en termes symboliques, n’avait jamais connu de suite judiciaire.

Aujourd’hui, le sentiment que certaines cliniques privées échappent aux lois de la République est de plus en plus partagé, en particulier lorsque leurs propriétaires bénéficient de puissants réseaux de soutien politique ou diplomatique.

La mobilisation autour de l’affaire Divine Dimasamba ne faiblit pas. Des campagnes en ligne, des tribunes d’intellectuels, ainsi que des déclarations de certaines ONG nationales, réclament justice, transparence et respect de la dignité humaine.

« Il est inacceptable que sur le sol congolais, des citoyens soient traités comme des sous-hommes dans des structures censées les soigner », déclare un militant des droits humains. « La République ne peut pas continuer à tolérer cette forme d’impunité. »

En toile de fond, une question plus large émerge , Qui contrôle réellement les structures privées de santé en RDC ?
Face à la multiplication des cliniques et hôpitaux appartenant à des investisseurs étrangers, souvent hors de tout cadre de redevabilité nationale, de nombreux experts appellent à un audit approfondi du secteur privé médical, en particulier sur le respect des normes médicales, éthiques et juridiques.

L’affaire Divine Dimasamba n’est pas simplement un drame familial. Elle est devenue un symbole du déséquilibre des pouvoirs, de l’absence de régulation effective, et du mépris que certains établissements privés peuvent afficher envers la vie humaine en République démocratique du Congo.

Le peuple congolais attend aujourd’hui des actes forts. Il ne s’agit pas seulement de sanctionner un ou deux individus, mais de rétablir la souveraineté de la loi, protéger la dignité des citoyens, et réaffirmer que personne n’est au-dessus des règles, qu’il soit Congolais ou étranger.

A M

By A M