Dans un contexte économique tendu, où le peuple congolais fait face à une précarité grandissante, la révélation du paiement de 2,5 millions de dollars comme honoraires dans une procédure judiciaire tenue exclusivement à Kinshasa soulève des interrogations. Aucune mission de terrain, aucun déplacement d’enquête à l’étranger encore moins dans les provinces pourtant concernées par les faits. Tout s’est déroulé dans la capitale.
Ce chiffre a choqué. À juste titre. Car au-delà de la somme elle-même, c’est l’absence totale de diligence procédurale qui inquiète , pas de commissions rogatoires, pas de confrontations sur le terrain, pas de collecte directe de preuves ni de témoignages. Comment rendre une justice équitable sans aller à la source des faits ?
En l’absence d’explications officielles détaillées, les soupçons d’opacité et de gaspillage des deniers publics s’intensifient. La Cour des comptes, l’Inspection générale des finances (IGF) ou même le Parlement sont restés, pour l’instant, silencieux. Cette affaire illustre une nouvelle fois les failles profondes dans la gouvernance et la gestion des ressources publiques.
Pour de nombreux citoyens, il ne s’agit pas d’un simple excès administratif, mais d’un symbole de la déconnexion entre les élites et les réalités du peuple. À quoi bon parler de réforme de la justice si l’argent coule à flots au sommet, sans impact sur la qualité des procédures, ni respect des normes élémentaires d’instruction ?
Dans un pays miné par les conflits, les inégalités et les urgences sociales, une telle dépense, injustifiée et inéquitable, représente plus qu’une maladresse , c’est une insulte au bon sens et à l’éthique publique.
A.M

