Le Kenya, à travers son président William Ruto, ne semble plus cacher ses intentions de soutien indirect aux acteurs œuvrant pour la balkanisation de la République démocratique du Congo. De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer son rôle ambigu dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est de la RDC, avec en toile de fond une complicité confirmée avec le Rwanda, principal parrain du mouvement rebelle M23.
Après avoir accueilli à Nairobi, en décembre dernier, le lancement de l’Alliance Fleuve Congo (AFC) de Corneille Nangaa ancien président de la CENI devenu allié politique et militaire du M23 , William Ruto vient de poser un acte jugé encore plus provocateur . Il s’agit de l’ouverture d’un consulat général kényan à Goma, le vendredi 15 août. Un geste perçu par beaucoup comme une reconnaissance implicite du contrôle de la région par les rebelles, et qui risque de faire déborder le vase.
Des sources diplomatiques évoquent déjà la possibilité d’une rupture des relations entre Kinshasa et Nairobi. Des mesures de rétorsion, comme l’interdiction des activités d’intérêt kényan sur le territoire congolais, seraient également à l’étude en guise de protestation contre ce que d’aucuns qualifient de trahison.
Pendant ce temps, le gouvernement congolais garde le silence face à ce qu’il pourrait interpréter comme une reconnaissance tacite de l’autorité de l’AFC/M23 sur une partie du territoire national. Cette décision du gouvernement Kényan contraste fortement avec les efforts actuellement déployés, notamment avec l’appui du Qatar et de l’administration américaine, pour parvenir à une solution pacifique au conflit dans l’Est du pays.
La Rédaction