Deux arrêtés et un autre victime d’une visite d’hommes armés, rien que pour le mois de novembre
La sécurité , ou à tout le moins la protection des défenseurs des droits des travailleurs demeure une préoccupation majeure en République démocratique du Congo, pourtant membre de l’Organisation internationale du Travail. Malgré la reconnaissance, sur papier, de la liberté pour les syndicalistes d’exercer leurs fonctions dans le strict respect de la loi qui leur confère une protection spécifique, la réalité sur le terrain est tout autre.
Arrestations arbitraires, intimidations, licenciements abusifs et autres injustices font partie du lot d’épreuves que subissent les défenseurs des travailleurs, aussi bien dans les secteurs privé que public.

Les dernières arrestations survenues au cours du mois de novembre en sont une illustration éloquente. À la date de rédaction de cet article, le président de la délégation syndicale de l’ONATRA, Osase Armand, croupit encore dans le cachot de la prison centrale de Makala, où il est détenu depuis le 25 novembre dernier. Son « péché » : avoir dénoncé les prédateurs mettant en danger les intérêts de l’ONATRA et de l’État, à commencer par le Directeur général dont les travailleurs réclament le départ depuis longtemps.
Une semaine avant cette arrestation spectaculaire, Madame Ekodi Marie-Louise, du ministère des Sports et Loisirs, avait été enlevée et conduite vers une destination inconnue. Les faits se sont déroulés devant le stade Tata Raphaël alors que la syndicaliste regagnait son domicile. Accusée à tort d’être l’initiatrice de la grève des agents du ministère , lesquels dénoncent le maintien d’une prime dérisoire depuis plus d’une décennie , elle a été malmenée afin de pousser à la levée de ce mouvement qui perturbe le déroulement du championnat Illicocash Ligue 1.

Le dernier cas malheureux enregistré contre les défenseurs des droits des travailleurs s’est produit dans la nuit du 19 au 20 novembre, dans la commune de Mont-Ngafula. Jean Fidèle Boyoo, président de l’intersyndicale de la santé, et toute sa famille ont été la cible d’hommes armés qui ont tout emporté sur leur passage après intimidations, menaces, actes de torture et autres traitements dégradants.

Ces trois cas, enregistrés durant la deuxième quinzaine du mois de novembre, relancent la problématique de l’indépendance des actions syndicales dans le pays et, surtout, celle de la sécurité des responsables syndicaux.
Affaire à suivre.
A.M

