Le salaire a un caractère alimentaire. Partant de cette assertion, on peut sans crainte mais avec un étonnement effroyable affirmer que les assistants parlementaires et leurs dépendants n’ont rien mis sous la dent depuis bientôt 60 jours. Les travailleurs de la 2ème institution du pays ont faim depuis 60 jours. Une réalité qui fait froid dans le dos. Mais encore plus ahurissant, l’homme à la base de cette situation macabre s’appelle Aimé Boji Sangara. Élu président de l’Assemblée Nationale il y a moins de 3 mois, l’ancien ministre du budget s’est visiblement donné pour première mission, clochardiser les assistants parlementaires. Et il est en train de réussir avec brio. Et pourtant les assistants parlementaires n’ont aucun autre avantage si ce n’est une modique prime. Malgré le dédoublement des frais de fonctionnement par Vital Kamerhe qui sont passés de 4 milliards de francs congolais à 8 milliards, les assistants parlementaires n’ont jamais vu leurs primes être revues à la hausse alors qu’ils sont payés sur base de ces frais de fonctionnement. Comment ces pères de famille pour la plupart qui ont quitté leurs provinces d’origine pour venir vivre à Kinshasa font-ils pour subvenir à leurs besoins et ceux de leurs femmes et enfants? Aimé Boji, lui, s’enfout royalement. Et pourtant l’article 115 du règlement intérieur de l’assemblée nationale est clair. L’assistant parlementaire a droit à une rémunération et aux avantages fixés par le bureau de l’assemblée nationale. Un article bafoué par Aimé Boji et son bureau. Comment expliquer que ceux là même dont la mission est d’élaborer et voter les lois de la République soient eux-mêmes incapables de respecter à la lettre un règlement intérieur qu’ils ont rédigé et voté. La situation de premiers collaborateurs des députés nationaux est de plus en plus délétère. Aimé Boji et son bureau semblent ne pas s’en préoccupé. En cette période de festivités de fin d’année, les assistants parlementaires attendent sans l’obtenir malheureusement le salaire du mois de novembre jusque là toujours pas payé. Nouvellement élu président de l’assemblée nationale, le speaker de la chambre basse du parlement n’envoie pas les signaux d’un homme qui changera la situation des assistants parlementaires jusque là clochardisés.
La Rédaction

