RDC : L’INGÉRENCE POLITIQUE CONFIRMÉE DANS LE FOOTBALL PAR AUGUSTIN KABUYA, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’UDPS
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Le sport en général, et le football en particulier, est censé rester apolitique, selon les principes établis par les instances sportives internationales. Mais cette règle peine à s’appliquer en République démocratique du Congo, où l’ingérence politique dans le secteur sportif compromet le bon déroulement des compétitions.
Il n’est plus un secret que certains acteurs politiques utilisent le sport comme tremplin pour promouvoir leur image à des fins non sportives.
Après la mise en retrait de Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga et président du FC Saint-Éloi Lupopo, à la suite de propos mal perçus par la haute hiérarchie du pays, c’est désormais Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), qui sème le trouble.
Dans une déclaration devenue virale sur les réseaux sociaux, il affirme :

« On avait placé Kyabula à la tête de Lupopo pour combattre le Tout-Puissant Mazembe et son président Moïse Katumbi, influent dans cette partie du pays (Katanga). »

Une sortie médiatique lourde de conséquences, qui jette un éclairage inquiétant sur les pratiques politiques dans le paysage footballistique congolais. Plusieurs interrogations prennent alors tout leur sens :

Pourquoi le TP Mazembe est-il marginalisé ?

Pourquoi ne reçoit-il plus de subventions de l’État, alors qu’il traîne une dette de plus de 15 millions USD ?

Pourquoi le gouvernorat du Haut-Katanga prend-il en charge les déplacements et la restauration de toutes les équipes de la province, sauf ceux du TP Mazembe et du CS Don Bosco ?

Pourquoi un retrait de 3 points a-t-il été imposé injustement à Mazembe en championnat, dans un climat de tensions politiques et sportives ?
Cette vidéo renforce les plaintes déjà déposées par le club lushois auprès du Tribunal Arbitral du Sport (TAS). Et si la décision du TAS venait à ne pas être respectée, la FECOFA s’exposerait à une sanction sévère de la FIFA, l’ingérence politique dans le football constituant une ligne rouge à ne pas franchir.
Du côté des supporters de Mazembe, les réactions ne sont pas fait attendre. Ils dénoncent avec force ce qu’ils considèrent comme une cabale orchestrée contre leur club :

« Vous comprenez maintenant pourquoi, pour des raisons politiques, sur les quatre clubs qui représentent le pays dans les compétitions africaines, seul le TP Mazembe ne bénéficie plus de la subvention de l’État depuis plus de cinq ans. Le cumul des dettes atteint près de 15 millions de dollars. »

« Au niveau provincial, le gouvernorat prend en charge les déplacements et la restauration de tous les clubs, sauf le TP Mazembe et le CS Don Bosco. »

« Et vous comprenez aussi pourquoi la FECOFA avait instruit la LINAFOOT d’arrêter brusquement le championnat le 26 juin dernier : pour empêcher les Corbeaux de Lubumbashi de se qualifier pour l’Afrique », ont-ils dénoncé.

Face à ces révélations, le gouvernement congolais est désormais appelé à prendre très au sérieux les déclarations du secrétaire général de l’UDPS, car celles-ci touchent au cœur même de la neutralité du sport et exposent des secrets d’État.

Par Derick Kazadi