Alors que le régime en place fait l’objet de critiques récurrentes , presque chaque semaine ou chaque mois , de la part de l’opposition politique , des acteurs de la société civile et des analystes, certains membres du gouvernement continuent de fournir de nouvelles raisons à la contestation.

Après la sortie du rappeur belgo-congolais Damso, qui avait dénoncé la mauvaise gouvernance et l’opposant Jean – Marc Kabund, deux nouvelles affaires viennent à nouveau secouer l’opinion publique.
La première concerne une demande de financement de 985 000 dollars adressée par Yolande Elebe, ministre de la Culture, pour soutenir le concert de l’artiste musicien Fally Ipupa au stade de France , prévu dans le cadre.
Beaucoup s’interrogent : comment un membre du gouvernement, alors que l’État éprouve déjà d’énormes difficultés à payer ses agents, peut-il solliciter près d’un million de dollars pour un concert privé, dont le producteur aurait déjà pris en charge les frais au bénéfice de l’artiste et de l’organisation ?
Depuis près d’un an, les fonctionnaires attendent toujours la paie complémentaire qui leur avait été promise. Pourtant, l’État semble prêt à débourser une telle somme pour un événement de divertissement à caractère privé.
Certains acteurs politiques dénoncent un régime déconnecté des réalités du peuple. Dans un pays où plus de 21 millions de personnes risquent de tomber dans l’insécurité alimentaire d’ici juin 2026, comment justifier une telle dépense ? s’interroge un activiste des droits de l’homme.
Au-delà de cette polémique, le gouvernement, par la voix du Vice-Premier ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, vient d’annoncer une nouvelle taxe de 30 dollars à appliquer dans tous les aéroports internationaux du pays. Cette mesure surprend d’autant plus que les passagers attendaient, au contraire, la suppression du Go Pass (55 $) naguère promise.
Cette longue série de décisions impopulaires relance le débat sur la gestion du gouvernement et sur les véritables bénéficiaires de ses politiques. On se souvient encore du contrat de visibilité signé avec certains grands clubs européens par Didier Bidimbu, actuel ministre des Sports, dont la gestion de dossiers liés à l’attribution de blocs pétroliers avait déjà suscité des controverses.
Il n’est peut-être pas trop tard pour corriger le tir et faire mieux.
A.M

