RDC : NON – PAIEMENT DES AGENTS DE L’ETAT ,LE RETOUR DES VIEUX DÉMONS DE LA GESTION PUBLIQUE

La situation du non-paiement des salaires des agents et fonctionnaires de l’État ravive de profondes inquiétudes sur la gouvernance économique du pays. Alors que les promesses de réforme et de discipline budgétaire se multiplient, les réalités du terrain racontent une tout autre histoire , celle d’un État en difficulté à honorer ses engagements les plus élémentaires envers ses propres travailleurs.

Le ministre des Finances, Doudou Fwamba, est aujourd’hui au centre de la tempête. Accusé d’amateurisme et de mauvaise gestion, il subit la même vague de critiques que son prédécesseur Nicolas Kazadi, dont le passage à la tête des Finances avait déjà été marqué par des retards répétés dans le paiement des agents publics. Cette continuité dans l’échec illustre la profondeur du mal , un dysfonctionnement structurel dans la gestion des finances de l’État.

Face à cette crise, une partie de la fonction publique regarde vers le passé avec nostalgie. Le nom de Matata Ponyo Mapon revient fréquemment dans les discussions, cité comme symbole d’une époque où les salaires étaient versés à temps et où la rigueur budgétaire semblait mieux incarnée. Ce contraste nourrit le sentiment que la gouvernance actuelle a perdu le sens de la planification et du contrôle.

Pour beaucoup d’observateurs, la responsabilité ne se limite pas à un seul ministre. C’est tout le système de gestion publique qui semble défaillant , absence de transparence, centralisation excessive, opacité dans les circuits de décaissement et faiblesse du contrôle parlementaire. Le résultat est une administration fragilisée, démotivée, et de plus en plus méfiante envers un pouvoir qui peine à tenir ses promesses.

Au-delà des salaires impayés, c’est la crédibilité de l’État qui se joue. Quand ceux qui servent la nation ne sont plus payés, c’est l’autorité même de l’État qui vacille. Si le gouvernement n’agit pas rapidement pour restaurer la confiance et rétablir la discipline financière, il risque de transformer une crise budgétaire en crise politique et sociale majeure.

A.M